Feu, contre-feu. Avant même d'être officiellement examinées, les
stock-options cristallisent de nouveau les dissensions entre le ministère de l'Economie et la majorité. Depuis une semaine, des voix s'élèvent dans les rangs socialistes pour réclamer du gouvernement qu'il honore ses promesses de l'automne: faire toute la lumière sur les bénéficiaires de ces produits financiers qui font la fortune des grands patrons, et durcir leur fiscalité au-delà d'un certain seuil de gains. Las d'attendre un hypothétique texte sur l'épargne salariale, les députés ont repris l'initiative. «Je suis favorable à une fiscalité allégée pour les créateurs d'entreprises, mais à une taxation aux taux de l'impôt sur le revenu pour les plus-values les plus importantes réalisées, souvent, dans un délai rapide», a indiqué, jeudi, François Hollande dans un entretien à Libération, relayant, de facto, les propos du président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, Henri Emmanuelli. Lequel a d'ores et déjà déposé un amendement au projet de loi sur les nouvelles régulations, en cours d'examen, visant à faire sans plus attendre la transparence sur les stock-options. Il a également souhaité que le relèvement de leur fiscalité soit au menu du collectif budgétaire présenté le 26 avril en Conseil des ministres.
Face à une telle offensive, Bercy ne pouvait plus faire la sourde oreille. Hier, lors d'un point presse, Laurent Fabius a rapidement évacué une question désormais consensuelle dans la majorité