L'Histoire fait son entrée à l'Assemblée nationale. Depuis deux ans,
quatre propositions de loi sur la chronique contemporaine ont été examinées: reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité, qualification de «génocide» pour les massacres d'Arméniens en Turquie en 1915, reconnaissance officielle de la guerre d'Algérie et instauration d'une journée nationale pour les Justes de France, qui ont aidé les victimes de Vichy. Devant cette louable contribution des députés à ces annales, certains s'interrogent sur le sens de telles propositions. Et sur le rôle du Parlement. «Je ne vois pas ce que l'Assemblée apporte de plus à la réalité historique. Lorsqu'elle vote une loi, elle doit avoir des conséquences pratiques», rapporte Paul Dhaille, député PS de Seine-Maritime.
Pourtant, les voix dissidentes sont plutôt rares. «Beaucoup de collègues ont une attitude de laisser-faire, déplore Paul Dhaille. Politiquement, s'opposer à ce genre de textes n'a pas une importance considérable. En outre, seuls s'expriment ceux qui sont directement concernés. C'est un consensus général mou.»
Motivations diverses. Le 29 mai 1998, la proposition de loi sur la reconnaissance du génocide arménien a été votée à l'unanimité dans l'hémicycle. Mais seuls 88 députés étaient présents" Idem pour le vote du texte sur l'esclavage comme crime contre l'humanité, le 18 février 1999, où la moitié des bancs étaient désertés par les députés. Faites dans le cadre des niches parlementaires, ces propositions de