A force de vouloir jouer toutes les partitions, Jean Tiberi se trompe de musique. Venu inaugurer hier une place de la Commune dans le XIIIe arrondissement de Paris, le maire candidat à sa propre succession a fait une fausse note.
Quand il arrive à 16 heures, il est attendu avec la grosse caisse. L'association des amis de la Commune chante le Temps des cerises et agite les drapeaux rouges. La visite de Tiberi les met furax: «Mais c'est le maire de Paris, on ne peut rien y faire», admet Robert Goupil, un des responsables de l'association. Avant de noter: «Jacques Toubon, lui, a toujours été de notre côté.» Il est justement là, le maire du XIIIe, devisant avec les habitants du quartier, parlementant avec les CRS pour laisser passer les défenseurs de la Commune. Il ne perd son sourire qu'à la vue de Tiberi, son ennemi juré depuis son putsch tenté en 1998. Bertrand Delanoë, candidat des socialistes pour 2002, est également sur place. A ses côtés, Jean-Marie Le Guen, député du XIIIe, Henri Malberg, chef de file des communistes au Conseil de Paris, et Georges Sarre, élu MDC du XIe. Quand Tiberi prend la parole, tout ce petit monde attend la gaffe. Elle ne tarde pas à venir. Vantant les mérites du «prophète Adolphe Thiers», il se prend des bordées de sifflets. Mais continue: «Je suis un héritier de la Commune et de son esprit», lance-t-il sous les huées de la foule. «Versaillais! Versaillais! Les fédérés n'iront pas voter dans le Ve!», lui crie une militante. Les élus de gauche r