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Libération

Fabius défend malgré lui un collectif dépensier. Le projet de loi de finances rectificative pour 2000 a été présenté hier.

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publié le 27 avril 2000 à 23h48

Ironie du remaniement. Hier, Laurent Fabius a présenté en Conseil

des ministres un projet de loi de finances rectificative pour 2000 (le collectif budgétaire) fort éloigné des thèses qu'il défendait au «perchoir» de l'Assemblée nationale. Pour ne pas dire aux antipodes. Chantre de l'assainissement des finances publiques (et donc de la réduction du déficit et des dépenses), il doit entériner cette année une hausse de la dépense publique et des baisses d'impôts. De quoi déchaîner les sarcasmes de l'opposition: «MM. Jospin et Fabius prennent le risque de faire reculer la France, alors que nos performances budgétaires sont déjà les plus mauvaises de toute l'Union européenne», a ricané Jean-Louis Debré, président du groupe RPR de l'Assemblée.

Pour couper court à la polémique sur la «cagnotte», le Premier ministre a, dès fin mars, gagé le surplus de recettes anticipés pour 2000: priorité est donnée à l'allégement de la pression fiscale et à la satisfaction des revendications des fonctionnaires. La réduction du déficit budgétaire attendra. Hier, Laurent Fabius s'est donc contenté d'honorer les promesses. Ainsi, le collectif budgétaire majore les recettes inscrites dans le budget 2000 (voté en décembre) de 51,4 milliards de francs, dont 35,6 milliards de recettes fiscales et 15,4 milliards de recettes non fiscales. Conformément aux voeux de Lionel Jospin, cette «cagnotte» est intégralement redistribuée: 40,6 milliards de francs iront aux baisses d'impôts (TVA, taxe d'habitation, imp