L'Assemblée nationale va se pencher, mardi, sur le droit de vote des
étrangers aux élections municipales. Et enterrer durablement l'affaire, comme c'est le souhait du gouvernement et, à l'exception de quelques électrons libres, du Parti socialiste et de l'opposition. Les Verts, qui ont déposé la proposition de loi, ont déjà compris qu'ils allaient avaler leur chapeau.
Noël Mamère, le député-maire vert de Bègles, avait concocté, en décembre, avec cinq autres députés, une proposition de loi visant à modifier l'article 3 de la Constitution (qui détermine qui sont les électeurs) avec cet additif: «Peuvent être électeurs et éligibles pour les élections aux conseils des collectivités territoriales les citoyens étrangers majeurs des deux sexes résidant en France.» Le PCF a lui aussi déposé une proposition allant dans le même sens, ainsi que Kofi Yamgnane pour le PS. Mais les Verts ont profité de l'une de leurs «niches» parlementaires pour mettre le texte sur le tapis et obliger les députés à se prononcer.
Frilosité. Les socialistes, qui sont théoriquement favorables à la réforme depuis les 110 propositions de François Mitterrand en 1981, ont rattrapé le coup: les Verts ont été obligés mercredi devant la Commission des lois de se rallier à un texte de compromis, si loin du projet initial que Noël Mamère, rapporteur du texte, s'est abstenu. «Les deux mots qui ressortent de la Commission des lois, a grincé le député, sont "frilosité et "hypocrisie.»
«Frilosité»: plus question que les étr