Qu'est-ce qui a changé à Bercy? «On a affaire à un politique»,
répond d'un air entendu un syndicaliste. Qui précise son propos: «Christian Sautter était très respectable. Mais, avec Fabius, on a en face de nous quelqu'un qui a pris des décisions politiques et les assume, et qui n'hésite pas en fonction de ce que ses conseillers lui disent de faire et surtout ne pas faire.» Et comme les décisions prises par le nouveau ministre de l'Economie et des Finances sur la réforme de Bercy qui a coûté son poste à son prédécesseur s'inspirent des propositions que faisaient les syndicats pour sortir du conflit qui a secoué les administrations des impôts et du Trésor en février-mars, le consensus est de rigueur.
Politique globale. La réforme de Bercy est-elle pour autant enterrée? Certainement pas, a répété vendredi Laurent Fabius à ses interlocuteurs syndicaux réunis pour un comité technique paritaire ministériel: «Parce que nous croyons au service public, nous devons agir en engageant un mouvement de réforme-modernisation de notre ministère.» Le changement de vocabulaire n'est pas innocent. En devenant «modernisation», la réforme du ministère perd de sa spécificité et s'inscrit dans une politique globale de remise à niveau des performances du service public. Sa mise en oeuvre sera coordonnée par un secrétaire général qui doit être nommé d'ici à la fin mai.
Autre exemple de changement de vocabulaire, Fabius refuse l'idée d'une administration fiscale unique, mais parle d'interlocuteur fisca