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Interview

Nonna Mayer, chercheur au Cevipof: «Un pouvoir de nuisance amoindri».

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publié le 29 avril 2000 à 23h44

Pour Nonna Mayer, chercheur au Centre d'étude de la vie politique

française (Cevipof), le déclin électoral du Front national n'a pas mis complètement un terme à l'existence de l'extrême droite sur la scène politique.

Un an après la scission du FN, l'extrême droite est elle en voie de disparition?

La crise lui a porté un rude coup. Son audience a fortement décliné, qu'on en juge par le résultat des élections cantonales ou législatives partielles depuis la scission, ou encore par le score de Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret aux dernières européennes. Ensemble, ils attirent 9% des électeurs contre près de 15% lors du précédent scrutin. Si l'on examine les dernières législatives partielles, le Front national perd la moitié de son électorat, passant de 10% environ à 5%. Ce déclin ne signifie pas pour autant que le potentiel électoral du Front national a complètement disparu. Pour la prochaine présidentielle, les sondages d'intentions de vote créditent encore Le Pen de 9% des suffrages. Le FN conserve encore un pouvoir d'attraction auprès de jeunes, souvent non diplômés, chômeurs et ouvriers qui ne font pas confiance à la classe politique pour les défendre. Leur vote est essentiellement protestataire. C'est là une différence essentielle avec l'électorat mégrétiste qui, lui, se recrute plutôt parmi les artisans et les commerçants et se définit clairement de droite. Où sont passés les électeurs du FN?

Il y a tout d'abord un électorat fortement ancré à droite pour qui le RPR et l'UDF