La scission les a laissés sur le carreau. Militants de longue date
pour la plupart, prêts jusque-là à suivre aveuglément Jean-Marie Le Pen, ils ont refusé de choisir entre le «félon Mégret» et le chef historique du Front national. Ils se retrouvent aujourd'hui orphelins. Des soldats perdus, coincés entre une guerre des chefs qui les a déniaisés. «Ce genre de choses pouvait se passer dans n'importe quel autre parti mais pas au FN, parce que justement nous étions différents. Du moins, c'est ce qu'on nous disait et ce que nous avons cru dur comme fer. En tout cas, à la base, on en était persuadés», ressasse aujourd'hui Richard, chauffeur routier installé dans le sud de la France et militant frontiste pendant plus de dix ans. En janvier dernier, «par dégoût», il a rendu sa carte et ne sait plus très bien où il en est. Avant de rejoindre le leader du parti d'extrême droite, Richard votait régulièrement à gauche. Avec de moins en moins d'illusions et la sensation de plus en forte que les socialistes «au gouvernement ne se souciaient plus des petites gens, de ceux qui bossent. Ils n'ont pas cherché à nous protéger alors que le pays était envahi par les immigrés. Si ça continue, dans une vingtaine d'années, nous serons parqués dans des réserves comme les Indiens d'Amérique». Il rejoint alors les rangs du FN avec la conviction d'adhérer «à un parti qui pouvait se dire tête haute et mains propres».
«Secte». Militant sans grade, Richard vient parfois renforcer les troupes du DPS, le Dépa