Lyon, envoyé spécial.
La main sur le coeur, ils le jurent: enterrées les querelles du passé! A les entendre, Pierre Vial, mégrétiste de la première heure et membre du bureau politique du Mouvement national républicain (MNR), et Bruno Gollnisch, numéro deux du Front national, tournent désormais leurs regards vers l'avenir. Le premier conduira la liste MNR aux municipales à Villeurbanne (Rhône) et le second briguera probablement le fauteuil de Raymond Barre à Lyon. «Je ne passe pas ma vie à me positionner en fonction de ce que fait Gollnisch. Nous nous refusons à entrer dans une polémique interminable», assure Pierre Vial. «J'ai autre chose à faire qu'à m'occuper du MNR qui est un mouvement en pleine décomposition», répond en écho le délégué général du FN. Les deux hommes le répètent: ils s'ignorent superbement. Mais une fois les déclarations d'indifférence passées, les petites phrases assassines rejaillissent. «Moi, je laisse Pierre Vial à sa petite coterie de jeunes gens et à leurs petites cérémonies en forêt», lâche Bruno Gollnisch, allusion évidente au paganisme revendiqué de son adversaire MNR. Pierre Vial, ancien du mouvement Jeune Nation, passé ensuite par le Grece, le laboratoire d'idées de la nouvelle droite, préside l'association Terre et Peuple dont la revue paraît aux dates d'équinoxe et de solstice. Vial riposte en stigmatisant la perte d'influence du FN dans la région, «vu la moyenne d'âge des militants qui leur restent. C'est devenu un club de retraités. Je sais