Derrière leur passe-temps favori, celui de la lutte de tendances,
les trotskistes de la LCR cachent parfois des débats d'importance. Pour leur congrès de juin, ils vont batailler sur un sujet a priori anecdotique, le changement de nom de leur formation, mais qui révèle une discussion de fond: l'orientation stratégique du parti conduit par Alain Krivine. Ce qui divise aujourd'hui les militants de la Ligue, c'est l'alliance avec Lutte ouvrière pour les municipales.
L'éventualité d'un accord avec le mouvement d'Arlette Laguiller a fait éclater la majorité qui, en 1999, s'était prononcée pour une liste commune LO-LCR aux européennes. Beaucoup redoutent en effet que les conditions posées par LO pour un accord en 2001 n'entraînent la LCR dans un tête-à-tête stérile, cantonné à l'extrême gauche. Le différend n'est pas nouveau et se traduit cette année dans le nouveau nom que les militants de la LCR vont être amenés à se choisir. Ceux qui souhaitent voir la LCR fédérer l'extrême gauche plaident pour un «Parti de la gauche révolutionnaire» alors que les partisans de son élargissement au mouvement social penchent pour le «Parti Solidarités et Révolution».
Lors des européennes, Christian Picquet, membre du bureau politique de la LCR, avait dénoncé un mariage qui rompait avec la ligne d'ouverture vers «la gauche de la gauche» adoptée lors du congrès de 1998. Le courant le plus gauchiste avait, lui, plaidé en faveur de cette alliance. Il persiste et signe aujourd'hui pour les municipales.
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