Denez Riou, 45 ans, est l'un des responsables d'Emgann (gauche
indépendantiste bretonne). Il en est même l'un de ses fondateurs en 1982 et a survécu aux différentes vagues de génération. Dans la foulée de l'attentat du McDo de Quévert (19 avril) et avant les interpellations dans la mouvance indépendantiste (la semaine dernière), Denez Riou avait pris la plume, depuis sa cellule de Bois-d'Arcy (Yvelines) où il est en détention provisoire, pour l'affaire du vol d'explosifs de Plévin.
Dans sa missive, rendue publique samedi par sa compagne et son avocat, Denez Riou demande à l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB) d'«envisager son autodissolution». Figure indépendantiste, homme respecté, ancien du FLB-ARB, permanent d'une association culturelle, ce qu'il écrit a du poids. Et il le fait en lettres majuscules. Entre autres, il revient sur Laurence Turbec, la jeune employée du McDo soufflée par la bombe: «Tuée au nom de quelle cause?» Pour Denez Riou, également directeur du mensuel Combat breton édité par Emgann, «la frontière qui permet de définir les actes de résistance est une ligne invisible qui n'existe que dans le respect de certains principes, notamment celui de la préservation à tout prix de la vie des personnes innocentes. Le constat est là, incontournable: cette limite, en l'occurrence, a été franchie. Pour des raisons que j'ignore, mais je veux croire qu'il s'agit là d'un accident.»
Dès les premières constatations, les policiers s'accordaient sur ce point: la bombe n'ét