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Libération

Au PS, ni courant ni tension. Martine Aubry se défend de chercher à monter sa propre écurie.

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publié le 11 mai 2000 à 0h27

S'il est un mot honni chez les socialistes, c'est bien celui de

«courant», synonyme de tant de déchirements fratricides et d'errements passés. En cette ère d'unanimisme jospino-hollandien, toute organisation collective interne au PS préfère prendre l'étiquette de «club», «cercle» ou encore «contribution». C'est donc une simple «invitation au débat» que Martine Aubry vient de verser au brain-storming socialiste.

François Hollande a assigné au prochain congrès du PS, qui se tiendra à Grenoble en novembre, la mission d'accoucher d'un nouveau cycle de propositions pour nourrir les programmes législatif et présidentiel de 2002. La ministre de l'Emploi le prend au mot. Dans le premier numéro d'une lettre de quatre pages intitulée Réformer, dont la parution sera mensuelle, Aubry propose d'«ouvrir de nouvelles frontières». Elle affiche l'ambition de faire du PS «l'axe central d'une mise en mouvement de la société». Forte de son bilan (35 heures, loi de lutte contre les exclusions, CMU), Martine Aubry met le cap à gauche pour «poursuivre les réformes».

Elle jette une pierre dans le jardin de Laurent Fabius en refusant de «faire de la seule baisse des prélèvements l'horizon du projet socialiste» et prône «une nouvelle articulation des temps sociaux, s'appuyant notamment sur la réduction du temps de travail». Enfin, tout en défendant «le dialogue social» et «la négociation collective», elle réplique aux projets de «refondation sociale» du Medef: la loi, «bras de l'égalité» et «moteur du