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Libération

Jospin lui aussi veut être un type sympa.

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Face à Chirac occupé à séduire l'électorat, le Premier ministre tente d'égayer son image.
publié le 11 mai 2000 à 0h26
(mis à jour le 11 mai 2000 à 0h26)

C'est Jacques Chirac qui a tiré le premier. Il a lancé, via Paris-Match, le concours de beauté du grand-père idéal. Il a même envoyé Grand-Mère faire de la télé. Et au soir de la mise au pas de Calais, il était, comme tous les soirs de match, imbattable dans le registre «je te remets la médaille, je te gratte l'oreille». Sa voix, éraillée d'avoir trop crié pour soutenir les magasiniers et RMistes du Nord, avait même envie de nous refaire le coup de la fracture sociale. Lionel Jospin était dans la tribune officielle, mais pas dans le cadre. Pas de place pour deux.

Matignon a bien remarqué les manoeuvres du château. «Il y a beaucoup d'agitation du côté de l'Elysée. Ils préparent la réélection, mais ça n'est pas le sujet des Français. Cette débauche d'images ne fait qu'accentuer le vide du bilan chiraquien», estiment des proches du Premier ministre. Ce qui ne veut pas dire: RAS. L'équipe Jospin entend bien, par petites touches, égayer l'image de son champion.

Le Premier ministre montait, hier soir, les marches du Festival de Cannes. Toutes les chaînes ont fait leurs offres de service pour une interview. C'est Canal + qui a été retenue (lire ci-dessous): c'est la chaîne du cinéma et ­ ce qui n'est pas accessoire ­ celle que les jeunes regardent. Là, Lionel Jospin a parlé de ses goûts de cinéphile, ce qui revient forcément à montrer un peu de ses tripes. Mais le motif officiel de sa visite, c'était un colloque où le Premier ministre a pu à loisir disserter sur les difficultés du ci