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Libération

Le Premier ministre aime «Tarzan» et les «James Bond».

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publié le 11 mai 2000 à 0h26

Lionel Jospin a fait «un rêve" d'enfant»: gravir les marches du

palais des Festivals pour la soirée inaugurale de Cannes. Avant d'être le premier Premier ministre à l'accomplir hier soir, il a accordé une interview au Journal du cinéma de Canal +. Installé sur la terrasse de l'hôtel Majestic, avec palmiers, voilier cinq mâts et grande bleue comme décor, le chef du gouvernement a fendu l'armure pendant une vingtaine de minutes. Sur un mode intimiste, «l'amoureux des salles obscures», dont le père animait le ciné-club de Meudon, a dévoilé ses penchants cinématographiques «très éclectiques». Le Tarzan de Johnny Weissmuller pour les émois de jeunesse, les westerns de John Ford ou les James Bond interprétés par Sean Connery pour le côté aventurier, une touche d'humanisme avec le récent Goût des autres d'Agnès Jaoui et un zeste de «fracture sociale» avec Rosetta ou Ressources humaines, Lionel Jospin a ratissé large. Avec un souci constant: montrer que l'étudiant qui lisait les Cahiers du cinéma, «très sérieux à certains égards», a toujours su être «très joyeux à d'autres». «Joyeux» et simple puisque «neuf fois" sur onze», il va au cinéma, comme n'importe qui, avec épouse et enfants. S'il n'aime pas «la vulgarité», Jospin a concédé un certain penchant pour «la crudité ou la paillardise». Et quelques émotions devant les beautés «pas trop sophistiquées» de Fanny Ardant, Isabelle Huppert ou Juliette Binoche. Quelques secondes de politique pour défendre «les aides à la production, à la