Le système d'aide aux personnes âgées dépendantes empoisonne par son
injustice la vie de centaines de milliers de familles. Pour le réformer, le maire (PS) d'Orléans Jean-Pierre Sueur, ancien secrétaire d'Etat aux Collectivités locales, vient de remettre à Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, un rapport proposant d'abolir purement et simplement l'actuelle prestation spéciale dépendance (PSD) mise en place en janvier 1997 et de la remplacer par une aide personnalisée à l'autonomie (APA). Cette réforme à certains égards aussi importante que la couverture maladie universelle a d'autant plus de chances de voir le jour que Lionel Jospin a promis le 21 mars de la faire aboutir «avant la fin de la législature». Et que Martine Aubry n'a pas perdu tout espoir d'y attacher son nom avant de se retirer sous le beffroi de Lille.
L'enjeu est considérable. Il s'agit de répondre aux cas de personnes âgées devenues dépendantes, dont les ressources ne suffisent pas à payer les frais d'hébergement et de soins. Souvent, les 6 000 francs de retraite ou les 4 000 francs de pension ne couvrent même pas le tiers ou la moitié des frais d'hébergement dans une maison de retraite spécialisée. Les familles se retournent alors vers le département, qui gère la PSD. Mais celle-ci n'est accordée que si les ressources des enfants, petits-enfants, gendres ou belles-filles sont insuffisantes. L'article 205 du code civil les oblige en effet à subvenir aux besoins des ascendants «en tenant