Quelle évolution! Il y a une semaine, pris de court par l'offensive
de Giscard sur le quinquennat, Chirac fait dire qu'il «réfléchit». Hier, sous le nouvel assaut de l'ancien président, il répond qu'il va en parler ce matin avec Jospin. Et qu'il entend «poursuivre ses consultations avant de faire connaître prochainement aux Français l'initiative qu'il souhaite prendre». En clair, assure son entourage, il veut faire le quinquennat à ses conditions, «tranquillement et sereinement». Pas «sous la pression».
L'initiative giscardienne était prévisible. Chirac s'est pourtant fait déborder. Converti au «quinquennat sec» sans remise en cause du droit de dissolution et sans suppression du poste de Premier ministre , le chef de l'Etat s'interrogeait depuis plusieurs mois sur le calendrier d'une telle réforme, et surtout sur la date d'un référendum pour l'appliquer. Début février, plusieurs de ses proches, dont Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée, lui avaient conseillé de trancher vite. Et de lancer un référendum avant la fin 2000 «pour reprendre la main» et court-circuiter Jospin sur le terrain des idées. D'autres, dont Juppé, étaient plutôt d'avis de retarder le plus possible cette consultation populaire pour s'en servir comme d'un tremplin présidentiel. Chirac a plutôt penché vers ces derniers. En invitant ses visiteurs du soir à préparer le terrain. Ou en demandant à François Baroin, député RPR, d'organiser un groupe de travail sur le sujet. Giscard a balayé ce