Valéry Giscard d'Estaing s'offre dix minutes de retard. Juste ce
qu'il faut pour être vu entrant dans l'hémicycle. Vu avant d'être entendu. L'ancien président de la République a toujours une vieille affaire à régler. C'était, hier, jour de questions au gouvernement. Parfait, pour une relance du débat sur le quinquennat. En forme de bras d'honneur à Jacques Chirac, cela va de soi.
«Irritante question». «La parole est à Valéry Giscard d'Estaing», annonce Raymond Forni, président de l'Assemblée nationale. Le héros du jour se lève. Pose sa voix gourmande: «Monsieur le Premier ministre, ma question s'adresse à vous, et elle porte sur la réforme du quinquennat.» Et VGE d'expliquer «pourquoi maintenant»: «Il était difficile de le faire plus tôt car on soulevait alors l'irritante question de savoir si le président de la République devait se l'appliquer à lui-même. La question est irritante pour le président de la République, pas pour nos collègues"» Première balle. Et VGE d'expliquer aussi pourquoi il a déposé une proposition de loi et privilégie la voie parlementaire: «Parce que c'était la seule qui soit ouverte. L'autre voie repose sur une initiative du président de la République sur proposition du Premier ministre. Or le président de la République avait exprimé publiquement son hostilité au quinquennat sous toutes ses formes (deuxième balle), il était difficile au Premier ministre, en période de cohabitation, de présenter une proposition contraire aux positions du Président (troi