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Libération

Quinquennat: Chirac se hate lentement. Hier, le groupe socialiste a accentué la pression sur le Président en déposant une proposition de loi.

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publié le 18 mai 2000 à 1h09

Pousse, pousse, Jacques Chirac est à la remorque. Il a bien essayé

de gagner un peu de temps. Hier, lors de son tête-à-tête hebdomadaire avec Lionel Jospin, il a expliqué qu'il voulait poursuivre encore ses consultations sur le quinquennat. Le Premier ministre ne lui a pas laissé le choix: il faut «aller vite», a-t-il dit. Sinon, le gouvernement n'hésitera pas à jouer la voie parlementaire, qui peut se passer d'une signature présidentielle. Le chef de l'Etat en est convenu, d'autant que depuis mardi ses amis le pressent de garder la main sur cette réforme populaire. Le Président et le chef du gouvernement se sont mis d'accord pour laisser à Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée, et à Olivier Schrameck, directeur de cabinet de Matignon, le soin de préparer un projet de loi qui sera examiné en première lecture avant l'été. Pour Jospin, tout doit être terminé au printemps 2001, soit un an avant l'élection présidentielle. Le quinquennat se fera de concert. Au Conseil des ministres qui suivait cet entretien, les membres du gouvernement, mués en météorologues, ont épié les deux têtes de l'exécutif. «Pas d'avis de tempête», pronostiquait l'un d'eux.

Des dates circulent. Jacques Chirac a face à lui un Jospin déterminé et, s'il en doute encore, le groupe PS s'active pour augmenter la pression. Il a déposé hier, sur le bureau de l'Assemblée nationale, une proposition de loi sur le quinquennat, un copier-coller, à une phrase près, du texte de Valéry Giscard d'Estaing. De