Officiellement, on n'y pense pas. «Nous ne l'avons pas évoquée»,
explique-t-on à Matignon. A l'Elysée, comme au RPR, on ne veut pas en entendre parler. Mais personne n'a d'illusions: avec l'irruption du quinquennat sur le devant de la scène, la question du calendrier électoral de 2 002, avec des législatives précédant de quelques semaines la présidentielle, va venir empoisonner le débat. Car si le quinquennat est instauré, la présidentielle suivra toujours les législatives. L'exception de 2002 deviendra (sauf accident) la règle en 2007, 2012, etc. Veut-on que l'élection reine devienne accessoire, que l'élection des députés prennent définitivement le pas sur celle du chef de l'Etat?
Le premier, François Bayrou avait tiré la sonnette. Non sans arrière-pensées, le président de l'UDF qui rêve d'être candidat à l'Elysée, dénonce depuis des mois ce «calendrier fou» qui privilégie le président sortant. Avec ce raisonnement: les législatives vont agir comme un formidable accélérateur pour l'union de l'opposition autour de Jacques Chirac, et personne de son camp ne pourra s'aligner, ensuite, dans la course à l'Elysée. Mais hors lui, nul, pour l'heure, ne veut se risquer au débat. Ni Jacques Chirac, ni Lionel Jospin ne peuvent poser publiquement la question de l'inversion des deux scrutins sans risquer d'être aussitôt taxés de vouloir manipuler la calendrier à leur avantage. «C'est le bal des faux culs», juge un dirigeant socialiste. Pourtant, d'Alain Madelin au PS, nombreux sont ceux