«L'occasion fait le larron». Profitant de la forte absence dans
l'hémicycle des députés de la majorité, l'opposition s'est hier, en fin de matinée, offert le luxe de «retoquer» l'une des dispositions phare du collectif budgétaire en débat à l'Assemblée: la baisse de la taxe d'habitation. Un coup d'autant plus joli qu'il n'était pas même prémédité.
L'UDF Pierre Méhaignerie, par qui l'incident est arrivé, a été le premier surpris. C'est sans grande conviction qu'il s'était levé pour défendre un amendement contre l'article 6, qui prévoit la suppression de la part régionale de la taxe d'habitation et la réforme de ses dégrèvements pour certaines catégories de contribuables. «Cinq millions de contribuables sont aujourd'hui exonérés de la taxe d'habitation et huit millions bénéficient de dégrèvements. Mieux vaut accroître le salaire direct de sept millions de contribuables que retenir un mécanisme qui, paradoxalement, bénéficiera bien d'avantage aux grands propriétaires qu'aux plus démunis», a expliqué le député UDF. Le rapporteur socialiste du budget, Didier Migaud, l'a aussitôt contredit, bientôt suivi par Florence Parly, secrétaire d'Etat au budget.
L'affaire semblait pliée. «Je m'excuse mais il y a doute sur le vote», lance alors le président de séance RPR, Patrick Ollier. Sueurs froides sur les bancs du gouvernement. Les péripéties sur le Pacs, rejeté une première fois à l'automne 1998 par manque de députés socialistes en séance, sont dans toutes les mémoires. Florence Parly est