Après l'enthousiasme, les premières craintes. Le quinquennat, salué
la semaine dernière sur les bancs de la droite comme de la gauche, commence à en refroidir certains. Notamment dans l'opposition. Samedi, lors du conseil national de l'UDF, François Bayrou a fait longuement part de ses inquiétudes. Favorable à la réduction du mandat présidentiel, il a néanmoins conseillé à Jacques Chirac de ne pas s'en mêler et de laisser faire le Parlement, affirmant que si la réforme est perçue comme «l'intérêt de Jospin contre Chirac ou l'intérêt de Chirac contre Jospin», elle échouera. Le patron des centristes voit deux risques dans cette affaire de quinquennat. Un référendum sans examen préalable par les assemblées pourrait, selon lui, mettre en péril le chef de l'Etat. Après l'échec de la dissolution, Jacques Chirac ressortirait affaibli en cas de très faible participation ou de résultat serré, comme ce fut le cas en 1992 lors du référendum pour la ratification du traité de Maastricht. Une campagne référendaire pourrait, en effet, rapidement tourner en eau de boudin. D'autant plus qu'elle serait l'occasion inespérée pour certains de sortir de l'ornière.
Casse-tête. Le Front national et le RPF de Charles Pasqua et Philippe de Villiers sont déjà prêts à prendre la tête du «non». «Nous prendrons la tête de la campagne pour refuser ce système», a affirmé le président du conseil général des Hauts-de-Seine. Qui remarque: «Le quinquennat n'est pas une petite affaire. Nous avons vu Giscard faire