Brest, envoyé spécial.
Il a entendu dire en ville qu'il partait parce qu'il était malade. «Je n'ai pas vu un médecin depuis quarante ans.» Ou qu'il était lassé après trois mandats (il a été premier adjoint en 1977, puis maire en remplacement de Francis Leblé, décédé en 1982). Mais il assure que non. Il écarte aussi d'emblée l'argument de son âge. Il est né en 1947 et ne se considère pas en préretraite. Pierre Maille, maire PS de Brest, raccroche. C'est tout. C'est simple comme cette explication: «Être maire n'est pas un métier que l'on conserve jusqu'à l'accident ou jusqu'à ce que mort s'ensuive.» Ce n'est pas un métier tout court, dit aussi l'ex-prof qui se voit très bien retrouver une salle de classe. Même si c'est plutôt à la présidence du conseil général qu'il consacrera son temps, histoire de consolider une majorité qui ne tient qu'à une voix depuis le dernier renouvellement cantonal, en 1998.
Contre le cumul. Arrivé dans cette «ville française en terre bretonne» en 1971 pour un an, ce Varois d'origine assure qu'il va fermer cette séquence de trente ans «sans déchirement». «Il faut laisser les idées se renouveler, laisser respirer les équipes», dit-il. Ces arguments à deux francs pourraient prêter à sourire. Sauf que Pierre Maille est comme ça et qu'il ne ment pas. Ses amis comme ses adversaires le reconnaissent. Ce départ discret lui ressemble. Celui qui n'a jamais postulé à un mandat national se préfère droit dans ses bottes d'élu, «toujours très clair sur la question