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Libération

Chevènement à demi repentant. De nombreuses voix dénoncent son dérapage sur l'Allemagne. Le ministre reconnaît un «mauvais amalgame».

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publié le 23 mai 2000 à 0h53

Chevènement à Canossa. Face au hourvari provoqué par ses propos de

dimanche sur France 2, selon lesquels l'Allemagne «ne s'est pas encore guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son Histoire» (Libération d'hier), le ministre de l'Intérieur a dû faire amende honorable. «Je suis profondément désolé de ce que ma pensée était sans doute un peu contractée pour la télévision, a-t-il déclaré, hier matin, sur Europe 1. «Je regrette.» Mais il a trouvé des coupables, «un certain nombre de spécialistes de la provocation» qui considèrent que «n'être pas rallié à un projet fédéral européen (fait) de vous un antiallemand». «Je dis, a-t-il protesté, que j'aime beaucoup l'Allemagne, et que je fonde l'avenir de l'Europe sur la relation franco-allemande. (") Pour autant, je constate que l'Allemagne a de la peine à surmonter le trauma qu'a été cet épisode terrifiant dans son Histoire et est tentée de fuir dans le post-national.»

Malgré ces déclarations qu'il veut apaisantes, Chevènement n'en est pas quitte de la polémique. Hier, de nombreuses voix se sont élevées pour condamner son dérapage. Daniel Cohn-Bendit a réclamé sa démission et le RPR, par la voix de son porte-parole, Patrick Devedjian, a exhorté Lionel Jospin «à mettre les choses au point»; le Vert Noël Mamère a exigé que «le gouvernement s'explique devant la représentation nationale». Ce sera sans doute chose faite cet après-midi, à l'occasion de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Mais, comme ni J