«Va pour Séguin», lâchait Alain Madelin avec dépit, hier matin sur
France Inter. C'est peu dire que l'arrivée du député des Vosges dans la capitale suscite un enthousiasme tempéré à droite. Officiellement désigné hier par la commission d'investiture du RPR, il lui reste à patienter jusqu'à samedi pour voir sa candidature ratifiée par le comité politique du mouvement gaulliste. Si ce vote se déroule à bulletins secrets, comme l'a réclamé Alain Juppé la semaine dernière, Philippe Séguin pourrait n'être légitimé que par une faible majorité. Un sérieux handicap pour celui qui devra aussitôt après plonger les mains dans le bourbier parisien. «Rupture». Au regard de ce qui l'attend, Séguin pourrait vite avoir la nostalgie de sa précampagne, somme toute assez tranquille. La gauche, bien sûr, l'attend l'arme au pied. Elle entend d'emblée saper l'argument selon lequel Philippe Séguin incarnerait «une rupture» avec le système municipal RPR. Son chef de file, Bertrand Delanoë, a donné le ton hier: «La procédure mise en place par le RPR s'est nourrie de tous les ingrédients dont les Parisiens ne veulent plus: opacité, scénario artificiel, technocratie et condescendance à l'égard des formations politiques "amies. Elle aboutit par la force des choses à la désignation du député des Vosges.» A droite, l'ex-président du RPR inspire un mélange de crainte et d'espoir. Les bataillons d'élus nostalgiques de l'époque des grands chelems chiraquiens veulent croire au retour d'un patron derrière leq