Ce soir-là, dans ce bar du XVIIIe arrondissement parisien, il se
serait bien contenté d'un oeuf. Il a dû se rabattre sur une part de flan. Yves Contassot, le leader des Verts pour les élections municipales à Paris, est plus que jamais un homme pressé. Il n'arrive pas pour autant en retard. Dans son costume bancaire de responsable du marketing, il aurait plutôt tendance à avoir quelques minutes d'avance, alors que seulement une dizaine de militants l'attendent pour débattre du droit de vote de résidents étrangers non communautaires aux élections.
Pas encore parti en campagne, Yves Contassot trépigne. Et s'il a renoncé à présenter cette semaine son dispositif de campagne (les têtes de liste Verts dans les arrondissements, ses grandes orientations programmatiques), tout est calé. Mais il a préféré attendre huit jours pour ne pas être relégué dans les médias, loin derrière l'annonce de la nomination de Philippe Séguin comme candidat du RPR.
«Campagne punchy». Inconnu il y a encore quelques mois, Yves Contassot sait qu'il a besoin de vivre dans la lumière pour s'imposer. Quand la bataille battra son plein, son existence entre Bertrand Delanoë et Philippe Séguin en dépendra. Il le sait un peu trop, commencent même à dire certains Verts parisiens, étonnés de le voir se prendre si rapidement au jeu, lui, le militant austère d'Autrement les Verts, minorité interne du mouvement écologiste plus habituée à vivre dans l'ombre des débats internes que sous l'oeil des caméras. «Yves a eu une