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Libération
Interview

Jean de Loisy, commissaire de la manifestation, explique ses choix: «la beauté peut nous sauver du rien».

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publié le 25 mai 2000 à 0h51

Directeur du Frac (Fonds régional d'art contemporain) des Pays de la Loire au début des années 80, Jean de Loisy a été par la suite directeur adjoint du musée d'Art contemporain de Nîmes, conservateur à la Fondation Cartier ainsi qu'au centre Georges-Pompidou. Il est aujourd'hui le commissaire général de la «Beauté» en Avignon.

Pourquoi ce thème de la beauté?

Je me suis rendu compte que si la beauté n'était rien, elle pouvait par contre nous sauver du rien. D'autre part, c'est l'un des grands sujets de l'art contemporain. Il y a peu de siècles qui aient inventé autant de beautés nouvelles et autant détruit l'idée ancienne de la beauté que le XXe siècle. Il paraissait donc indispensable de faire une cristallisation de ce que pouvait être la beauté pour le XXIe siècle. Troisième point: la beauté n'est certainement pas une question majeure pour l'artiste d'aujourd'hui (la question majeure, c'est le sens profond de l'art). Mais il se trouve que, libéré de l'obligation de produire de la beauté, il en invente plus qu'aucun autre et il est obligé d'en repenser les signes, la forme, l'articulation. Pour moi, la beauté n'est pas le but de l'art mais elle est aujourd'hui son principe dynamique.

Comment traite-t-on un sujet aussi gigantesque?

Avec sa propre subjectivité. Beaucoup de gens auraient fait cette exposition différemment et tout aussi bien. Mais je n'avais pas d'autres possibilités méthodologiques que de la traiter avec mes passions, mes goûts, en souhaitant que chacun fasse ensuite son propre labyrinthe. Deuxièmement, j'ai essayé de l'articuler en me conc