Grandeur et petites misères de la France à l'étranger. Omniprésents dans les stands et les conférences du World Education Market (WEM) qui se tient actuellement à Vancouver (Canada), les représentants de la France ont offert hier un joli exemple de la chorégraphie «un pas en avant, deux pas en arrière». Le pas en avant réside, d'évidence, dans la volonté très politique de faire acte de présence dans le nouveau concert mondial de l'éducation. Troisième pays en nombre d'exposants, deuxième en surface d'exposition, la France a même déplacé son ambassadeur au Canada, initiative remarquée dans une manifestation à but ouvertement commercial.
Mauvaise conscience. Mais les mots sont parfois retors et ce dernier, au détour d'une phrase, a vendu la mèche en évoquant le «problème» de la globalisation. Décryptage de son entourage: il fallait entendre «problématique». Pourtant, le glissement sémantique n'est peut-être pas anodin, si l'on en juge par la réserve, voire la réticence, avec laquelle les différents acteurs français expriment les raisons de leur présence depuis l'ouverture du WEM. Entre mauvaise conscience postcolonialiste et non moins mauvaise conscience néolibérale, une ligne cohérente peine à se dessiner. Seul ciment: la référence permanente aux Etats-Unis qui, pêle-mêle, nous prennent nos bons étudiants et nous envoient, en nombre insuffisant d'ailleurs, leurs mauvais. Et dont les entreprises fomentent, à coups de millions de dollars, une privatisation mondi