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Libération

Le Sénat déshabille la loi chasse . Trois jours de débat pour démonter le texte. Qui repart à l'Assemblée.

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publié le 26 mai 2000 à 0h49

Dominique Voynet fait le dos rond. Juste un mauvais moment à passer.

Derrière elle, une poignée de sénateurs ergote sur les dates de la chasse. La tribune du public est pleine" de patrons d'organismes de chasse. Voilà trois jours que le projet de loi sur la chasse est en débat au Sénat: une étape, toute en caricature, et donc quasiment blanche. Chacun sait que le lobby fera son oeuvre au Sénat, défera les coutures du texte et donc les contraintes qui déplaisent aux amateurs de la gâchette. Le tout repartira vers l'Assemblée nationale, qui apprend doucement à mettre en sourdine ses arrière-pensées électorales. Elle aura de toute façon le dernier mot. Mardi, la ministre se fait faussement optimiste: «Il vous revient de continuer à briser la logique infernale des conflits qui ne profitent ni à la chasse, ni à la nature, ni à la société», dit-elle dans son discours d'ouverture. Mercredi, elle répond un peu solennellement aux «mots blessants» qui émaillent les interventions des sénateurs. «Il est tout de même difficile de croire qu'un million et demi de chasseurs citoyens et contribuables, défenseurs de la ruralité, responsables, raisonnables, compétents, seraient harcelés par des écologistes urbains, sectaires, ignorants et intégristes.» Hier, elle argumente point par point, plus lasse que tendue. Dominique Voynet règle son sort à la rumeur et à celui qui l'a faite courir, chez lui, dans la Somme via le Courrier Picard, le député socialiste Vincent Peillon. Caillassé par les