Pourquoi pas moi? Un certain nombre d'élus socialistes ont mangé
leur chapeau quand ils ont appris par Libération, le 19 mai, que François Hollande avait accepté de faire un chèque de 700 000 F, versé sur un compte secret, pour permettre à François Bernardini, ancien patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, de faire face à ses ennuis judiciaires et administratifs (frais d'avocats, paiement des condamnations de la chambre régionale des comptes). Pour tenter de calmer le jeu, les dirigeants PS du département ont annoncé l'ouverture d'une enquête.
Vendredi, un débat assez vif a eu lieu entre socialistes dans les locaux du conseil général, à Marseille. La discussion a tourné court, les uns réclamant une totale transparence, la plupart des autres préférant ne pas faire de vagues. Au cours de cette séance d'explication, Hervé Cherubini, maire de Saint-Rémy-de-Provence, a fait part de la lettre au ton caustique qu'il a adressée à François Hollande, le 21 mai. «Ravi de constater que notre formation politique souhaite aller au-delà des améliorations législatives récentes apportées au statut de l'élu, en proposant une mesure interne de remboursement des "frais de déplacement, je me permets donc de te solliciter afin d'obtenir le paiement des frais qui ne m'ont jamais été remboursés», écrit Cherubini. Puisque le PS a décidé de «faire preuve de solidarité» avec l'un de ses élus «en grande difficulté financière», le maire de Saint-Rémy veut prendre date sur les futurs défraiements