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Libération

Fin de peine pour Patrick Henry?

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En 1977, seule la foi de Robert Badinter l'avait sauvé de la guillotine.
publié le 31 mai 2000 à 0h43

Le dossier de Patrick Henry vient de recueillir un avis favorable de la commission consultative des libérations conditionnelles, ainsi que des experts psychiatres. «Le dossier est techniquement favorable, dit-on à la chancellerie, mais la décision finale, prise avant l'été, revient à la ministre.» Incarcéré à Caen, Patrick Henry, 46 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1977, a passé durant sa détention un diplôme d'informatique. Il aurait un emploi dans ce domaine à sa sortie. En janvier prochain, la loi changera. C'est un tribunal qui tranchera des libérations conditionnelles pour les longues peines.

Nous sommes le 30 janvier 1976, en début d'après-midi. Les téléscripteurs de l'Agence France-Presse s'emballent: «Un garçonnet de 7 ans a été enlevé aujourd'hui à midi à la sortie de l'école.» L'enfant s'appelle Philippe Bertrand, il vit à Pont-Sainte-Marie, dans l'Aube. Moins d'une heure après la disparition, le téléphone sonne chez les Bertrand. «Votre fils a été enlevé, il vous sera rendu contre une rançon de 1 million de francs.» En soirée, le ravisseur se manifeste encore. Chacune de son côté, police et gendarmerie localisent l'appel. Une cabine téléphonique de Bréviandes, à la sortie de Troyes. La police judiciaire arrive discrètement en voiture; la gendarmerie, gyrophares et sirènes hurlantes. Alerté, l'homme s'enfuit à travers champs. Il ne rappellera plus. La famille Bertrand n'est pas riche. Le soir même, à la télévision, la mère implore le ravisseur