Pendant que Jacques Chirac consulte, le gouvernement s'active. Le
projet de loi sur le quinquennat pourrait être inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale le mardi 13 juin. C'est «une des hypothèses» sur lesquelles travaille Matignon. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Daniel Vaillant, a cependant refusé de le confirmer hier: «J'attends que le président de la République s'exprime.» En tout cas, voilà qui va accélérer le rythme de la réflexion. Particulièrement au PCF. Hier jusqu'en début de soirée, le conseil national du parti, son «Parlement», a débattu du virage amorcé le 15 mai par Robert Hue. Il a validé, non sans quelques couinements, sa conversion à la réduction du mandat présidentiel, assortie d'un raccourcissement du mandat des députés de 5 à 4 ans même si cette proposition a parfois été jugé comme peu sérieuse.
Jusqu'à présent, le PCF était un farouche partisan du septennat non renouvelable. Mais, tout comme Georges Marchais en son temps lorsqu'il abandonnait sans autre forme de procès la «dictature du prolétariat» (1976) ou le «centralisme démocratique» (1992), c'est par surprise et tout seul que Robert Hue a opéré son renversement. Tout seul, enfin presque. L'opinion publique, que les sondages disent favorables à cette réforme, a été d'un grand poids dans sa décision. Dans un demi-aveu, il expliquait le 17 mai qu'il s'agissait d'une «intuition» personnelle. Heureusement «confortée» quelques heures plus tard par le collège exécutif, l'une