Ce n'est plus un anniversaire, c'est un compte à rebours. Trois ans
ont passé depuis l'installation de Lionel Jospin à Matignon, le 1er juin 1997. Il en reste deux pour faire de lui un Président. Forces et faiblesses sont dans la balance. Signe des temps, un petit couplet circule chez les ministres socialistes. «Chirac c'est pas un con, faut pas le sous-estimer"» Il vient généralement après le plat de résistance, après la longue liste des indicateurs au vert, après quelques tirades d'autosatisfaction, c'est le petit truc qui gêne la digestion tranquille de la jospinie. La présidentielle, il n'y a plus que Lionel Jospin qui n'en parle pas. Autour de lui, ça bourdonne. Les regards se tournent vers le château et son occupant. Naguère réputé pour ses gaffes et son art de la palinodie, Jacques Chirac est désormais suspecté de fomenter, derrière sa vitrine du type «sympa», les coups les plus fumants. Et les socialistes lui donnent acte de ce talent-là.
Même ce chiffre du chômage, qui se pose tout frais tout beau comme une bougie à un chiffre sur le gâteau d'anniversaire des trois ans, ne suffit pas à les rassurer. «Non décidément, si ça ne marche pas, c'est à se demander pourquoi on fait de la politique», soupire un ministre. Etat des lieux. Bilan. Le gouvernement peut aligner une décrue du chômage, un assainissement de la Sécurité sociale, des mesures emblématiques, comme les 35 heures, les emplois-jeunes, le Pacs" Dès lors, il communique à tour de bras sur le «ça va mieux», tré