La gauche plurielle plie mais ne rompt pas. Depuis trois ans, elle
s'offre à intervalles réguliers une petite poussée de fièvre: au printemps dernier, la campagne européenne avait bousculé son équilibre à force de polémiques croisées entre Daniel Cohn-Bendit, Jean-Pierre Chevènement et Robert Hue. Conséquence du bon résultat des écologistes, qui demandaient une représentation accrue au gouvernement, l'été fut vert. A la rentrée, c'était au tour du PCF de vouloir entraîner Verts et MDC dans une manifestation contre le chômage à relents antigouvernementaux. Cette fois, c'est l'approche des élections municipales qui multiplie les crispations. Et tous les acteurs se mettent à fustiger la mise en route du rouleau compresseur socialiste.
Appétit. «Il y a des tentations, parfois des grosses tentations d'hégémonisme» des socialistes, a relevé il y a peu Robert Hue en traduisant les inquiétudes de l'ensemble des partenaires du PS. Les négociations destinées à préparer les élections municipales de mars 2001 ont causé nombre de frustrations. «C'est quand les socialistes sont affaiblis qu'ils font des cadeaux pour nous attirer à eux, commente le patron du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet. La gauche se porte tellement bien que le parti le plus gros a la tentation naturelle de dévorer les plus petits.» Dans nombre de grandes villes, le PS a du mal à rassasier ses alliés. A Toulouse, c'est le PRG qui a décidé de faire table à part en présentant une liste autonome au premier