Affaires à Paris, suite. Mais à gauche. Après avoir reçu une
convocation des juges d'instruction, Jean-Marie Le Guen, député du XIIIe arrondissement, a annoncé hier dans le Monde sa prochaine mise en examen dans l'affaire de la Mnef (lire ci-dessous). Annonce assortie d'une précision à destination de ses camarades socialistes parisiens: «Je n'ai aucune raison de renoncer au combat politique et aux valeurs qui sont les miennes. Je serai candidat aux municipales dans le XIIIe arrondissement de Paris.» Le sera-t-il?
La question est désormais posée au chef de file du PS à Paris, Bertrand Delanoë. L'inimitié entre les deux hommes n'est pas nouvelle. Le Guen était un puissant relais de la candidature Jack Lang lors de l'éphémère bataille d'investiture socialiste à Paris. En décembre, il démissionnait de son poste de premier secrétaire fédéral, tant les secrets de la mutuelle étudiante emplissaient les journaux. Ça ne l'empêchait pas de confier à quelques-uns qu'il se croyait à l'abri. Sa mise en examen change la donne.
Risques. Le XIIIe arrondissement a son importance dans le dispositif socialiste: il est de ceux qui peuvent basculer. La droite, poursuivie par sa réputation affairiste, ne se gênera pas pour dénoncer un candidat PS mis en examen. «Changez d'ère», dit le slogan de Bertrand Delanoë, qui mise sur le rejet d'un système RPR vieux et frauduleux pour l'emporter. Peut-il prétendre changer les pratiques si certains sur ses listes donnent prise au soupçon? C'est peu probable.