Voici peu, Caroline Fiorito était une jeune assistante parlementaire
un peu naïve, persuadée de l'avenir politique de son patron et mentor, le député UDF des Deux-Sèvres, Dominique Paillé, élu qui revendique sa compétence pour les affaires de santé. Incarcérée par le juge Marc Brisset-Foucaut mercredi soir, elle a été relâchée vendredi, après une mise en examen pour complicité de recel d'abus de biens sociaux. Cette détention éclair a pour origine l'affaire de la Mnef. L'assistante du député UDF a en effet été rémunérée par la mutuelle étudiante et par l'une des mutuelles jumelles. Mais outre la trouvaille d'un compte à Chypre, les enquêteurs de la brigade financière ont découvert que cette jeune femme avait d'autres revenus. Des honoraires ou des salaires provenant de quatre structures, dont trois dans l'univers pharmaceutique: le laboratoire Glaxo (236 000 francs), une grande compagnie d'audit (289 000 francs), le Syndicat national de l'industrie pharmaceutique (263 000 francs). Et surtout 535 000 francs provenant du groupe Cegedim, dont Dominique Paillé est administrateur. L'étonnement s'est accru quand les policiers ont détecté d'importants retraits en liquide effectués par la jeune femme. La tactique de la société-écran est bien connue; celle de la femme-écran, un brin plus rare. C'est cette manoeuvre que soupçonne le juge, qui a lancé une perquisition, mercredi, chez Dominique Paillé. Lequel s'y attendait: quelques rapports étaient prêts pour justifier ses prestations.