C'est une affaire qui tient en quatre lettres: UMTS. Autrement dit,
la téléphonie mobile de la troisième génération la Rolls du genre, capable de surfer sur l'Internet et de recevoir des images vidéo de très bonne qualité. Le portable sera prêt en 2002, reste à attribuer les quatre licences françaises pour l'exploitation. Autant dire la perspective d'un pactole et une question de survie pour les opérateurs tricolores. Qui sera retenu? Selon quelle procédure? L'enjeu donne lieu, depuis deux mois, à une empoignade sans précédent entre le pouvoir politique et le trio des opérateurs, Martin Bouygues pour Bouygues Télécom, Michel Bon pour France Télécom, et Jean-Marie Messier pour Vivendi-Cégétel. En coulisse, on s'échange des noms d'oiseau et l'on voit à Bercy, chez Laurent Fabius, les opérateurs français se faire traiter de «merciers» et de «bonnetiers». Récit de ces tractations mouvementées à la veille de l'annonce, par le gouvernement, de la procédure d'attribution retenue.
Hausse vertigineuse.
Entre cartons pas encore déballés et bureaux à partager, l'équipe Fabius s'installe. En ce début avril, les enchères britanniques battent leur plein dans l'indifférence générale en France, où le dossier est donné pour bouclé. Le 7 mars, l'Autorité de régulation des télécoms (ART) a remis, au ministre de l'Industrie, un document détaillé sur la procédure à suivre: l'ART recommande très officiellement de faire passer un «concours de beauté» aux opérateurs de téléphonie mobile. C'est la pr