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Libération

«Un département basque, maintenant». Seulement 600 militants ont défilé samedi dans le fief de Lionel Jospin.

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publié le 5 juin 2000 à 1h23

Cintegabelle, envoyé spécial.

«C'est parce que les paysans sont en pleine période des foins.» Le conseiller régional vert d'Aquitaine Jean Lissar a sa façon à lui d'expliquer que le «peuple basque» ne s'est pas mobilisé aussi massivement que prévu, samedi. Le conseiller municipal (UDF) de Bayonne Renaud d'Elissagaray sait, lui, se contenter de la petite foule qui se presse sur le boulodrome de Cintegabelle (Haute-Garonne) pour demander «la création d'un département Pays basque, maintenant». Environ 600 patriotes basques (des abertzale) ont fait la route en autobus pour venir rappeler ses promesses au Premier ministre, par ailleurs conseiller général du lieu.

«Méprisés». «Hitza hitz», chantonne un jeune militant basque coiffé d'un béret: «Une parole est une parole.» Les abertzale ont pris au mot Lionel Jospin. Candidat à la présidentielle de 1995, il déclarait qu'il était favorable à la création d'un tel département mais qu'il fallait d'abord «tenir compte de la position des élus». Ils lui mettent aujourd'hui sous le nez le vote des conseils municipaux favorables à la partition des Pyrénées-Atlantiques et à l'ouverture d'une préfecture à Bayonne. Sur les 104 conseils que compte virtuellement le Pays basque, 84 ont voté oui, 17 ont voté non et 3 n'ont pas dégagé de majorité. Renaud d'Elissagaray s'échine à expliquer que cette revendication n'a strictement «aucun rapport» avec la question de l'autonomie basque telle qu'elle secoue l'Espagne. Son «objectif ultime» ne serait que d'