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Libération

La droite affligée par Jacques Chirac. «comme la dissolution, en pire». La prestation du chef de l'Etat sur le quinquennat est sévèrement critiquée, y compris par le RPR.

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publié le 7 juin 2000 à 1h21

Jacques Chirac et le quinquennat, c'est tout un poème qui laisse

pantois les dirigeants de droite. Une bonne partie d'entre eux affichait, hier, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, une mine contrite ou rigolarde en commentant l'intervention du chef de l'Etat. Litote et yeux au ciel. Quand ce n'était pas vachard. Echange entre un chiraquien et un balladurien: «C'était bien la peine qu'il passe quatre jours à Brégançon pour préparer son émission.» «Brégançon? Il y a une erreur de cédille.» André Santini, député-maire d'Issy-les-Moulineaux (UDF), se montrait, lui, discret: «Je l'ai écouté dans la voiture. C'était pire.» Dominique Paillé (UDF), député des Deux-Sèvres, trouvait «tout ça inquiétant. Jacques Chirac n'était pas convaincu et il n'a pas été convaincant. Tout était tortueux et rien n'était clair. Ça rappelle le scénario de la dissolution, en pire». Pour sa part, le groupe DL s'est adonné, selon un de ses membres, à «l'ironie attristée» ou aux «commentaires consternés sur la médiocrité de la prestation» de «ce pauvre Chirac». L'un a parlé des «conneries de Chirac», d'autres de «son manque de sincérité».

«Incroyable». Son de cloche différent au bureau du groupe RPR où la plupart des ténors étaient absents. Ordre de serrer les rangs derrière le Président, même si la tonalité ambiante était: «C'est incroyable. Il ne pouvait pas être plus mauvais.» Jean-Louis Debré, pourtant pas chaud pour le quinquennat, s'est porté volontaire pour être l'orateur du groupe. Et Edou