Le quinquennat, ça roule. Cahin-caha, à gauche comme à droite. Hier, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi constitutionnelle présenté par la garde des Sceaux, Elisabeth Guigou. Lionel Jospin s'est félicité que «le président de la République ait pris cette initiative sur proposition du gouvernement». Il a embrayé: «Bien évidemment, cette réforme n'exclut pas, à l'avenir, d'autres réformes sur la modernisation de la vie publique.» Jacques Chirac s'est refusé à tout emballement. «Le moment est venu de faire cette réforme. Les circonstances s'y prêtent. Elle peut aujourd'hui être réalisée sans remettre en cause les institutions de la Ve République qui ont fait leurs preuves», a conclu le chef de l'Etat qui a dû pousser un ouf de soulagement à la
lecture du sondage Ipsos-le Point (1). Une écrasante majorité de Français (83 %) voterait pour le quinquennat en cas de référendum, mais seulement 39 % sont «tout à fait certains» d'aller aux urnes. Oubliés, les bredouillis, les contre-vérités du chef de l'Etat lors de son intervention de lundi: 43 % l'ont trouvé «plutôt convaincant» et 43 % «plutôt pas». Plus étonnant, un sondé sur deux l'a trouvé «plutôt clair» contre 38 % et 56 % «plutôt sincère» contre 29 %.
Réticences communistes. A la sortie du Conseil des ministres, Elisabeth Guigou s'est projetée sur la discussion du projet de loi qui débute le 14 juin à l'Assemblée. «Il faut qu'il y ait un vrai débat. C'est une réforme importante de notre Constitution», a-t-elle obser