«Non au quinquennat!»: les lettres bleues surplombent l'immense drapeau tricolore qui sert de fond à la tribune où applaudissent, hilares, les lieutenants d'un Charles Pasqua en plein show. Jeudi, le président du Rassemblement pour la France (RPF) a lancé la campagne du non à la réduction du mandat présidentiel. «Il serait inadmissible que les Français ne soient pas consultés pour décider eux-mêmes!», a lancé le sénateur des Hauts-de-Seine aux quelque 600 personnes venues au gymnase Japy, à Paris. La salle est comble. Partout, les affichettes renvoient le sourire de Pasqua et certaines militantes ont épinglé sur leur veste de tailleur un «j'aime Pasqua» tracé à l'encre rouge. Ils sont venus pour «Charles». Et pour fustiger le président de la République. Quand leur leader assène: «Il existe pourtant un moyen d'éviter la cohabitation, c'est que lorsqu'un Président voit arriver une autre majorité, il démissionne!», le nom de Jacques Chirac se mêle alors aux huées.
«Seul candidat gaulliste». Au fond de la salle, les jeunes, en tenue classique, ne sont pas nombreux. Augusto, 21 ans, étudiant en droit, fulmine: «Le quinquennat c'est le début de la fin. On va réduire les mandats des sénateurs, supprimer le Premier ministre et jeter le bébé avec l'eau du bain.» Quant à Jacques Chirac, qui a expliqué lundi à la télévision son revirement sur le raccourcissement du bail à l'Elysée, il ne l'a pas du tout convaincu: «Il était égal à lui-même, de gauche et de droite, pour et contre l'Europ