François Patriat ne pouvait pas être plus clair. Quelques
minutes, hier, avant de pénétrer dans l'hémicycle pour défendre le projet de loi sur la chasse de Dominique Voynet (les débats ont duré jusque tard dans la nuit), le député socialiste de la Côte-d'Or, rapporteur du texte, a ainsi résumé l'enjeu de cette deuxième lecture: «Le PS devra compter sur ses propres forces.»
Telle était effectivement la question: combien de députés socialistes, soucieux de ne pas se mettre les chasseurs à dos, inquiets de leur réélection dans deux ans et requinqués par l'attitude de leurs collègues sénateurs, allaient-ils se désolidariser de la logique de groupe et ne pas voter en faveur du texte de la ministre de l'Environnement?«Je ne suis pas devin, a juste répondu dans les couloirs du palais Bourbon le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault. Je sais qu'il existe une petite minorité plus favorable aux chasseurs. Ils assument.»
Le matin pourtant, lors de la traditionnelle réunion de groupe quasi intégralement consacrée à la chasse, Jean-Marc Ayrault, relayé par François Hollande, le patron du PS, avait insisté sur la nécessité de voter cette loi chasse. L'heure n'est plus au pinaillage sur l'allongement ou non de huit jours de la chasse aux gibiers d'eau, sur le nombre de départements où la chasse de nuit doit être autorisée, ou encore sur la durée d'une journée de non-chasse (doit-elle comprendre la nuit?), ont indiqué en substance les deux leaders socialistes. La discussion n'est p