Une question d'heures, peut-être: la négociation Unedic est véritablement entrée hier soir dans la dernière ligne droite lors de la cinquième rencontre patronat-syndicats, qui a démarré à 15 heures, au siège du Mouvement des entreprises de France. Avec, au bout du marathon, la perspective d'un accord de principe entre les organisations patronales et au moins trois syndicats: CFDT, CGC (cadres) et CFTC. Alors que le Medef a clairement fait savoir la semaine dernière qu'il entendait conclure avant lundi prochain, les syndicats n'ont pas non plus intérêt à faire traîner les choses.
Les propositions patronales de créer le Care (contrat d'aide au retour à l'emploi) ont suscité l'émotion. Devenu Pare (plan d'aide au retour à l'emploi) la semaine dernière, le projet du Medef comporte toujours l'obligation d'accepter un emploi proposé, faute de quoi le chômeur ne serait plus indemnisé au taux maximal. Les signataires potentiels, CFDT en tête, s'accommodent-ils de ce toilettage? Ils doivent le dire vite. Le 30 juin, la précédente convention Unedic, conclue en décembre 1996, cesse de s'appliquer.
Les négociateurs du Medef ont aussi intérêt à ne pas s'éterniser. Une partie de la base patronale, la plus poujadiste, pousse en effet à quitter l'ensemble des organismes paritaires gérant la protection sociale. S'il démontre ses talents de négociateur en concluant ce matin à l'arraché, Denis Kessler, le numéro 2 du Medef, pourra prouver que la stratégie de «refondation sociale» qu'il a lancée