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A Mulhouse, les scrutins passent, l'extrême droite reste.

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Pour la troisième consultation en trois ans, le score du FN et du MNR dans l'un de leurs fiefs est placé sous observation.
publié le 17 juin 2000 à 1h33

Mulhouse envoyée spéciale

Il fait chaud, et le parking du supermarché est quasi désert. Jo Spiegel, candidat socialiste en campagne, salue un électeur potentiel. Le monsieur, souriant: "Ah! Vous vous en êtes bien sorti, l'autre dimanche! Vous avez réussi, hein!" Le candidat, un peu désemparé: "Euh... non, le premier tour de la législative, c'est le 18 juin..." L'électeur: "Non, c'est passé!" Il confond en fait avec une cantonale partielle récente, qui n'a pas été si "réussie" pour les socialistes, dont la candidate, Marie Ferré, a été éliminée... dès le premier tour.

"Voyages d'agrément". Il faut dire que le civisme des électeurs de la 6e circonscription du Haut-Rhin est soumis à rude épreuve. Pour la troisième fois en trois ans, il leur faut choisir un député. En juin 1997, ils avaient opté pour le sortant, Jean-Jacques Weber (UDF). L'élection, acquise de justesse, avait été invalidée par le Conseil constitutionnel pour "pression sur les électeurs". Jean-Jacques Weber est tout de même confortablement réélu en décembre 1997. Mais il reste en sursis: cette fois, la justice lui reproche d'avoir fait financer par le conseil général du Haut-Rhin - qu'il préside alors - trois déplacements à l'Exposition universelle de Séville pour des élus, leurs épouses et des fonctionnaires (413 585 francs au total). "Voyages d'agrément", tranchent les magistrats. Condamné, entre autres, à deux ans d'inéligibilité, Jean-Jacques Weber est déchu de tous ses mandats: maire de Sausheim, conseiller gé