Même Lionel Jospin a décidé de sécher. Initialement annoncé, le Premier ministre ne participera pas à la convention nationale du PS qui se réunit samedi et dimanche à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Baptisée "Territoires et citoyens", la rencontre conclut une demi-douzaine de colloques décentralisés, tenus depuis février, qui n'ont guère passionné les militants. L'enjeu n'est pourtant pas mineur. Les socialistes ont épuisé le fonds de commerce programmatique bâti au cours d'une série de conventions thématiques semblables de 1995 à 1997.
A l'approche du congrès de Grenoble, prévu en novembre, il s'agit d'ouvrir un nouveau cycle pour préparer les échéances électorales de 2002. Et de répliquer à Jacques Chirac. Après la "fracture sociale" d'il y a cinq ans, le chef de l'Etat leur mitonne le coup de la "fracture territoriale" pour la prochaine présidentielle. Le PS ne veut pas lui laisser le monopole de la "démocratie locale", thème enfourché par le chef de l'Etat depuis son discours de Rennes en décembre 1998.
Préparé sous la houlette du député Alain Claeys, secrétaire national chargé de la trésorerie et de la coordination, le texte, qui vise à "approfondir la décentralisation", a été approuvé par plus de 85 % des votants, mais seulement 36 % des militants se sont mobilisés. En écho à la commission Mauroy, qui remettra un rapport sur la question à Jospin à l'automne, il préconise l'élection des représentants des assemblées intercommunales au suffrage universel direct. Conséquence