Du début de l'après-midi samedi jusque tard dans la nuit, près de cinq cents personnes se sont retrouvées au château d'Amboise (Indre-et-Loire), à l'invitation du comte de Paris, désireux de célébrer la "première année de Sa charge de Chef de la Maison de France", comme le précise le dossier de presse. Un document public aussi pointilleux sur l'usage de la majuscule de majesté que le comte l'est lui-même lorsqu'il s'agit de se faire donner du monseigneur ou de l'altesse. Maniérisme imperturbable d'un chef de famille qui, des vieux métiers d'autrefois à l'idée monarchique, est prêt à assumer un train de retard sur l'histoire du monde pour perpétuer les facilités d'un autre âge: "Au cours de mes nombreuses conférences à travers la France, j'ai appris à bien connaître mes concitoyens. Je sais à quel point la vie moderne peut être cruelle." Et son épouse, la princesse de Joinville (née Micaela Cusino Quinos de Leon), les oreilles ployant sous une avalanche de boucles, d'ajouter, dans une pose mi-reine mi-bohème: "Les gens aspirent même à des changements au plus profond de leur âme." Après un an de règne virtuel, le nouveau comte de Paris, Henri d'Orléans, duc de France, est donc retourné dans l'un des fiefs préférés de la maison de France, le château d'Amboise, près de Tours, mitoyen du fameux Clos-Lucé où vécut Léonard de Vinci. Pour Henri d'Orléans, 67 ans, cette fête était aussi l'occasion de se délester de l'ombre tutélaire d'un père, tyran dépensier.
Bref, une cérémonie sous