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56% des Français prêts à bouder le quinquennat.

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publié le 20 juin 2000 à 1h38

Le quinquennat, dont le projet de loi constitutionnelle doit faire l'objet d'un vote solennel de l'Assemblée nationale aujourd'hui, recueillerait 83 % de oui en cas de référendum, contre 17 % pour le non, selon un sondage CSA (1) à paraître aujourd'hui dans la Croix. Le hic, c'est que les abstentions, votes blancs et nuls s'élèveraient à 56 % des inscrits! Ce danger d'une abstention massive n'a pas empêché le président du groupe RPR à l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, de plaider hier pour l'organisation d'un référendum plutôt que pour le recours au Congrès, c'est-à-dire la réunion des députés et sénateurs à Versailles: "C'est l'essence du gaullisme, c'est l'essence de la Ve République que ce retour devant le peuple pour que celui-ci dise quelle est la loi fondamentale." Même avis de l'ancien garde des Sceaux Jacques Toubon (RPR), qui a affirmé que "tout le monde allait se battre pour que les Français votent oui". Dans une tribune publiée dans le Monde daté du 5 mai, il avait pourtant pris position contre le quinquennat, qui "marquerait un glissement vers un régime présidentiel à l'américaine". Dans l'attente de l'initiative présidentielle, la gauche se montre plus prudente. Henri Emmanuelli (PS) a jugé que "la procédure du Congrès ne serait pas choquante", mais a tenu à "laisser les deux hypothèses ouvertes". Le secrétaire national du PS à la formation, Henri Weber, a affirmé, lui, que le choix de la procédure est surtout "un gros problème pour la droite" qui craint d