Henri Vacquin est sociologue, consultant pour de nombreuses entreprises et institutions dans le domaine social. Il ne cache pas sa proximité avec la CFDT.
Le Pare est-il un progrès?
Il a l'avantage d'être explicite. Les sanctions infligées à ceux qui refuseraient un emploi dans leurs qualifications, c'est déjà mieux que l'allocation unique dégressive qui frappe et sanctionne indifféremment les chômeurs. Et le dispositif va montrer aux demandeurs d'emploi qu'ils ont souvent des capacités qu'ils ne soupçonnent pas. Indépendamment du goût personnel pour un métier, qui sait que les qualités requises pour l'exercer sont souvent les mêmes que pour d'autres? Qui sait qu'un coiffeur fait un bon monteur de puces électroniques? Le plan d'aide au retour à l'emploi s'engage dans cette voie du dialogue avec le salarié. Ensuite, il faut le faire correctement.
Le Pare permet surtout de fournir aux employeurs les salariés dont ils ont besoin...
C'est avant que les employeurs étaient à l'aise. Il leur suffisait de piocher dans la masse des chômeurs utilisables. Aujourd'hui, on s'attaque au chômage structurel, il va falloir que les entreprises s'adaptent à l'offre de main-d'oeuvre telle qu'elle est.
N'est-ce pas plutôt l'Unedic qui va faire cet effort d'adaptation des chômeurs, en les formant, en les menaçant de sanctions s'ils n'acceptent pas de se réorienter?
Il ne faut pas diaboliser le Medef outre mesure. Les patrons payent aussi l'Unedic et les entreprises font de gros efforts de formation. Le