Cette fois, la balle est dans le camp du gouvernement. Hier, le Medef a mis un terme au faux suspense qui entourait sa position sur le protocole d'accord réformant le régime de l'assurance chômage (Unedic). A l'unanimité et par acclamation, le conseil exécutif de l'organisation patronale a décidé de signer ce protocole, conclu mercredi et qui prévoit l'instauration d'un très contesté plan d'aide au retour à l'emploi (Pare). Et ce, malgré le refus de trois des cinq organisations syndicales (CGC-FO et CGT) de parapher le texte, seules la CFDT et la CFTC ayant décidé de franchir le pas.
Cette hypothèque levée, et une nouvelle convention de l'Unedic devant recevoir l'agrément de l'Etat, le gouvernement doit désormais sortir du flou dans lequel il s'est jusqu'à présent réfugié. Au ministère du Travail, on juge qu'en l'état actuel, "le protocole ne garantit pas la même protection pour tous les chômeurs" et on qualifie le projet d'"insuffisant". Bercy, de son côté, voit d'un mauvais oeil le Medef décider de 70 milliards de francs de dépenses supplémentaires entre 2000 et 2003 en faveur des chômeurs.
L'hôtel Matignon montre plus de prudence dans son appréciation: certes, indique-t-on, le protocole "est de nature à soulever des objections", mais, avant de se prononcer, il convient d'attendre la convention qui sera soumise à l'Etat: elle pourrait varier sensiblement par rapport au protocole. Le PS souhaite, lui, que l'accord Unedic soit "précisé et reconsidéré". Les syndicats réfractair