Il y a un mois, déjeunant en tête à tête avec Lionel Jospin, Martine Aubry lui a dit franchement les choses: "Je vais partir plus tôt que prévu. J'ai besoin de reprendre des forces avant de commencer la campagne pour la mairie de Lille." Quelques jours plus tard, en réunion de cabinet, Dominique Marcel, directeur de cabinet de Martine Aubry, a mis au courant ses troupes: "La ministre avait l'intention de quitter le gouvernement "avant" les municipales de mars 2001. Finalement, ce sera "avant avant"." Des sources internes au gouvernement confirment et traduisent: fin septembre - selon le scénario le plus probable -, début décembre au plus tard, Martine Aubry ne sera plus de ce monde gouvernemental. Un départ certes attendu, mais qui, après la démission forcée de Dominique Strauss-Kahn ou le limogeage de Claude Allègre, tourne définitivement la page de l'équipe Jospin I.
Pantalon de toile, veste violette, broche en or: vendredi, à l'aéroport de Villacoublay, en partance pour la Nièvre, on pouvait apercevoir une ministre de l'Emploi et de la Solidarité légèrement grippée, mais plus détendue qu'à l'accoutumée. En déplacement ministériel et militant dans le département de François Mitterrand, Martine Aubry s'est recueillie sur la tombe de Pierre Bérégovoy, puis a sillonné les terres de Gaëtan Gorce, qui, quoique fabiusien, fait partie de ces députés que la ministre, depuis trois ans, a su attirer et apprivoiser. "Gaëtan, avec qui je passe beaucoup de temps", "Gaëtan m'a beaucoup p