Montpellier envoyé spécial
Il opine du chef ou tend les mains en avant comme s'il allait se prosterner. Charles Pasqua est donc d'accord avec José Bové. Et il a fait toutes les grimaces qu'il fallait pour le manifester hier à la tribune de l'Ecole supérieure d'agronomie de Montpellier. Le leader aveyronnais de la Confédération paysanne n'a pourtant pas paru convaincu: "Entre les souverainistes, qui représentent le passé, et nous, les syndicats, les ONG, les contre-pouvoirs citoyens contre la globalisation, il n'y a pas de passerelles."
Derrière sa pipe et sous sa chemisette estivale, José Bové a économisé ses mots avec le président du RPF. Il y a des combats perdus d'avance. Comme faire admettre à un souverainiste que le droit international des peuples à la culture ou à l'alimentation peut s'imposer à une nation. "Les Etats subventionnent les exportations de leurs grands groupes nationaux au détriment des producteurs du tiers monde", a déploré l'homme du Larzac. L'ancien ministre, là encore, a fait une grimace. Mais de désapprobation, cette fois.
Les deux hommes n'ont de toute façon pas la même analyse des relations du politique avec l'économie. "Je crois que les politiques ont encore un pouvoir considérable sur le cours du monde", explique Pasqua. "Ils ont au moins le pouvoir de dire non sur l'espace de la nation où s'exerce leur légitimité." "Cette légitimité, répond Bové, ils l'ont perdue en acceptant, comme à l'OMC, de signer des accords internationaux contre les intérêts d